Les deux dernières décennies ont été les témoins d'une révolution dans notre compréhension des systèmes planétaires et de la façon dont notre Système Solaire s’insère dans le contexte plus général des exoplanètes. Plus de 3000 systèmes exoplanétaires ont été découverts, avec une grande variété de plus de 4000 exoplanètes. Si les recherches se sont d’abord focalisées sur les “Jupiter chauds” et les planètes de type terrestre, une surprise a été que la majorité des planètes détectées présentent un rayon entre la Terre et Neptune, d’un type non représenté dans notre Système Solaire.
Ces planètes baptisées « transitionnelles » peuvent avoir soit un coeur rocheux entouré d’une enveloppe gazeuse d’hydrogène et d’hélium, ou bien contenir une enveloppe épaisse de glaces et fluides à dominance d’eau. Les spéculations sur leur nature, leur composition chimique, leur régime dynamique et l’histoire de leur formation sont nombreuses, mais les réponses sont actuellement peu nombreuses. Face à cette situation, les agences nationales et internationales ont déployé ou préparé des missions spatiales et des instruments dédiés à la caractérisation des exoplanètes et l’étude de leurs atmosphères. L’objectif est de permettre des avancées sur la compréhension de la formation et l’évolution planétaire, et comprendre pourquoi notre Système Solaire est si particulier. Il s’agit clairement d’un des sujets majeurs de la communauté astrophysique, et un guide prioritaire dans la conception de futurs instruments.
Objectifs scientifiques de l'école.
Les difficultés rencontrées pour l’étude par spectroscopie des exoplanètes sont nombreuses, et les défis pour réussir ces avancées des connaissances sont nombreux : l’extraction d’un signal très faible dans les données d’observation, les techniques observationnelles pointues et la modélisation numérique couplée de la structure chimique et dynamique confrontent la communauté astrophysique à des obstacles importants en analyse des données, en chimie théorique et expérimentale et en spectroscopie, ou en dynamique des fluides. Cet aspect interdisciplinaire très riche a ralenti la progression des connaissances, une approche parcellaire par discipline ne permettant pas d’appréhender la complexité intriquée de tous les phénomènes en jeu. L’objectif de cette école thématique qui réunira les spécialistes de ces disciplines est de fournir à toute une nouvelle génération de scientifiques les bases théoriques, les méthodes et les outils qui leur permettent de s’attaquer à ces problèmes.
Objectifs de formation
L’école de physique des Houches, fondée en 1951, offre une structure bien rodée dans le paysage de la physique française depuis 1951, dédiée à l’approfondissement dans de nouveaux domaines à des étudiants avancés ou de jeunes chercheurs. Les aspects de recherche et de formation prévus pour cette école concernent la préparation de la communauté française et internationale à l’interprétation de nouvelles données en physique des atmosphères des exoplanètes, dans le cadre de nouveaux instruments (ELT, JWST, Ariel) qui ouvriront une nouvelle fenêtre sur la connaissance des exoplanètes.
Le dispositif de l’école des Houches est particulièrement adapté à ces nouveaux territoires des connaissances, avec le partage entre cours magistraux et travaux pratiques tournés vers l’expérimentation et sa préparation. La variété des domaines concernés permettra de réunir en un même lieu un creuset de formations variées, bien adaptées pour la préparation à de futures observations. La durée de l’école (12 jours) a été décidée en fonction de la large palette de thématiques couvertes dans le domaine interdisciplinaire des exoplanètes, qui nécessite un temps relativement long pour une assimilation optimale des connaissances.